Les mondiaux de Didier GALLOY

Pour revivre de l’intérieur les exploits de Didier.

De la minutie de la préparation à l’extraordinaire course décrite dans ses moindres émotions par un Didier décidément en grande forme physique et mentale.

Bonne lecture et félicitations à Didier

 

 

Tout a commencé à Nevers  sur la LOOK en Mai.

J’y retrouve une équipe de l’AAOC Wissous pour en découdre sur les routes nivernaises comme tous les ans. Une course difficile et rapide dont je sors relativement satisfait.

Deux jours après, je reçois un mail de la FFC me signalant que j’ai fait 4ème de ma catégorie et que cela me donne un billet pour les championnats du monde Master à Ljubljana en Slovénie le 31 Aout.

Je suis flatté et il se trouve que cela se situe après mon mois de vacances et que cela me donne la possibilité de m’investir dans une préparation digne de ce genre d’événement. André est immédiatement avertit et me dit qu’il ne faut pas passer à côté de ce genre de situation.

Alors banco….!!!

Tout mon programme change alors pour se dédier à cette course. Je me lance dans la découverte de mes vraies capacités en adoptant un régime de travail de dingue ou je me mets minable sur le vélo. L’inconnue est dans ma capacité à encaisser la charge de travail que j’ai programmée. Mais on me promet que là-bas, ça va rouler fort alors inutile de trop hésiter. Ça passe ou ça casse.

Finalement, ça passe plus que bien. Avec mon expérience de l’athlétisme, je sais programmer une saison sur les pics de forme et je sais souffrir. Arrivé en Aout, c’est vélo tous les jours avec des blocs pendant les 15 premiers jours sans se ménager. La période délicate arrive les 15 derniers jours avant les championnats où il faut continuer à progresser tout en faisant du « jus »…! Et ça passe encore. Je découvre un niveau et des sensations que je n’imaginais pas….!

Je ne souhaite pas arriver trop tôt sur place alors je ne pars de Roissy que le 29. Cela me laisse 1 journée sur place pour visiter puis une autre pour aller reconnaître les difficultés et l’arrivée. Le paysage est splendide et les routes parfaites, tout me conviens et je profite de la reconnaissance pour me gaver de paysage.

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Matin des championnats et même pas de stress, juste les dents qui touchent le sol, je me sens en pleine confiance mais la tension est extraordinairement palpable. Tout ressemble à de vrais mondiaux, pas de touristes en vue.

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Je retrouve quelques têtes françaises connues. Le départ donne déjà le ton en zone urbaine. Nous sommes au coude à coude à une vitesse supersonique. 46,4 de moyenne la première heure et même pas mal aux jambes. Je suis en tête de peloton et je suis très lucide, observant non pas mon cardio mais les mouvements des adversaires, signe de grande forme.

Premier col de 5 kms avalé à 32km/h de moyenne et déjà les premiers français qui sautent avec une partie du peloton. Ça pique un peu mais je suis en rythme et je récupère parfaitement. La descente se fait à fond en file indienne. Aucune chance de retour pour les lâchés. Là il faut se replacer au mieux mais à cette vitesse ce n’est pas simple d’autant qu’après il faut défendre sa place face à la motivation de tous. Une tension de tous les instants mais je suis dedans.

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Deuxième col de 7 kms à 7,3% de moyenne avec des rampes à 10%. Là, ça explose de partout. j’arrive à rester accroché au « cul » d’un groupe d’une trentaine de furieux qui ne lève jamais le pied. Je sers enfin les dents et j’ai le sentiment que tout mon corps va exploser. C‘est la tête qui pousse sur les pédales à 20km/h de moyenne sur des pentes à 10%. Je croyais qu’il fallait saler la soupe pour tenir cette cadence…..!

Malheureusement pour moi, la tête ne lâche rien mais les jambes disent stop….à un km du sommet. Tout doucement les roues s’éloignent et je bascule seul. Ils ne sont vraiment pas loin mais ils appuient toujours aussi fort et je n’arrive à rien reprendre. Je sais que de gros rouleurs ont sauté et qu’il ne reste que du plat. Ma seule chance est de les laisser revenir pour chasser et espérer que le rythme de la tête de course faiblisse.

Un groupe se reforme comme je le pensais. généreux et puissant, ça envois terriblement fort. Qui sont les martiens qui ont pris le large ??! Nous ne les reverrons pas et je décide de me préserver pour le sprint. J’ai parfaitement récupérer même si la moyenne est folle et je me sens facile. Je discute même avec les deux français qui sont rentrés dans la descente.

25 kms avant l’arrivée, je décide de frotter pour prendre une bonne place en vue du sprint. Quelques « petits talus » avalés comme du plat et nous rentrons dans la ville. C’est sinueux, rapide et dangereux et il faut faire un choix. Nous sommes aux mondiaux alors je débranche et je vais faire le sprint…! J’entends des pédales qui touchent les trottoirs, des intimidations qui illustrent la tension du moment. Même les morts veulent en découdre. Mais moi je ne suis pas mort, je suis même plutôt facile.

Dernier virage guidons contre guidons à 40 km/h et je vois l’arche d’arrivée. Plus besoin de réfléchir, je déboite et je pousse comme jamais. Je remonte mais la ligne se rapproche.

3ème du groupe de chasse et 31ème au scratch. J’étais hors contrôle et il me faut quelques secondes pour me calmer et redescendre sur terre. Comme le dit si bien Cédric Laurent, on n’a pas débandé depuis le départ et les 41,4 de moyenne le confirment.

J’ai pris mon pied et je n’ai rien à regretter. Devant ils étaient trop forts et derrière moins forts…Quelle course, quel pied !!!!!!!

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Il n’y a qu’à vélo que l’on peut se faire plaisir pendant 4 heures quand on est bien préparé. Je ne suis pas champion mais j’ai navigué en terre inconnue pour mon plus grand plaisir. Ça valait le coup de sacrifier un peu de vie de famille et de temps avec mon fils une fois dans ma pratique du cyclisme. Il sera fier de son papa !!!! Merci à lui et à ma famille de m’avoir autorisé à être absent pendant que je roulais cet été….

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Pas de Réponses à “Les mondiaux de Didier GALLOY” :

  1. avatar Eric dit :

    Et ben…que dire d’autre à part respect ❗

  2. avatar Sylvain dit :

    La machine !!

  3. avatar JChristophe dit :

    Bravo Didier.

  4. avatar Jean-Luc dit :

    moi j’aime bien y être, et là j’y étais… à te lire.
    si tu cherches un peu de boulot, l’EQUIPE cherche des pigistes pour la partie cyclisme.
    et puis quand t’auras finis tes entraînements hivernaux avec les PROFICA, tu viendras faire une récupération avec nous. |-D
    a+

  5. avatar Didier dit :

    Merci les champions de Wissous……!!! Dès que vous bornez un peu plus de 100 kms par sortie, je vous retrouve. travaillez bien votre coup de….fourchette avant le coup de pédale =:)

  6. avatar Adrien Roland dit :

    Bravo.

    Belle course.

  7. avatar Yann dit :

    Du gros level!!!
    Félicitaions « Monsieur » Didier

  8. avatar Mathieu dit :

    Chapeau Didier !… et merci pour ce super compte-rendu.
    Ca me fait penser qu’il faudrait qu’on essaie de se faire un jour une réunion spécial « méthodes d’entrainement » afin que chacun puisse partager ses connaissances et son expérience et voir si l’on peut améliorer nos résultats en s’entrainant pas forcément plus, mais mieux !
    Qu’en pensez-vous ?
    a+

  9. avatar Jean-Luc dit :

    je partage l’idée surtout si en plus y a une méthode pour en faire moins et gagner plus… B-)

  10. avatar Eric dit :

    Pareil pour le coup de fourchette évoqué par Didier 😀

  11. avatar Didier dit :

    Ce serait une bonne chose de structurer son entrainement mais avant tout, je pense que la règle principale est de se connaitre car chaque « recette » est personnelle et valable pour soit. J’en entend tellement autour de moi donner des conseils ou porter des jugements…..! C’est pour cela que pour ma part, j’ai mon programme que j’ajuste ou respecte seul mais en le suivant au mieux. Donc en conclusion, un programme est le fruit d’un echange ou il faut s’avoir s’écouter et s’adapter. Mais on peut échanger nos expériences…… :idee:

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